L’histoire du groupe

La boutique – Audiorama Records

Planeta – revue sonore des musiques nouvelles

Planeta

Étiquette : Exclusivo!

Agitation Friiite – vol 3

Agitation Friiite – vol 3

Agitation Frite est un saisissant panorama de l’underground musical français. Dans ce dernier des trois volumes, Philippe Robert documente les pratiques de l’underground musical français.

Ce livre de 410 pages est composé pour moitié d’entretiens. 26 interviewés parmi lesquels François Tusques, Joëlle Léandre, Delphine Dora, Jean-Baptiste Favory, André Jaume, Gérard Siracusa, Daniel Deshays, Philippe Carles, Théo Jarrier, Jacques Debout, Bruno de Chénerilles….

Et ne manquez pas les passages où il est question d’Alésia Cosmos. Une longue interview de Bruno de Chénerilles p.74 à 80 et encore Exclusivo!, classé par Jacques Debout parmi les 12 enregistrements incontournables p.85

Agitation Frite vol 3 par Philippe Robert

En outre, il renferme également plus de 600 chroniques de disques conseillés. Du rock psychédélique au free jazz, de la poésie sonore à l’électroacoustique, de l’acid folk au Rock In Opposition, de la library music à la « chanson expérimentale », des anti-yéyés aux outsiders, du punk-rock à l’indus, des field recordings à l’improvisation libre, du hardcore au post-rock, du noise au black metal…

Bien connu dans le milieu, Philippe Robert est l’animateur du blog Merzbo-Derek, un collaborateur de Revue & Corrigée et un ancien collaborateur de Jazz Magazine, Les Inrockuptibles, Octopus, Mouvement. De plus, Il a consacré plusieurs ouvrages à la musique créative. Parmi lesquels : Musiques expérimentales, Post-Punk, No Wave, Indus & Noise, Agitation Frite 1 et 2 et, en collaboration avec Guillaume Belhomme, Free Fight This Is (Our) New Thing.

PHILIPPE ROBERT – AGITATION FRITE 3. TÉMOIGNAGES ET CHRONIQUES DE L’UNDERGROUND FRANÇAIS – Ed.LENKA LENTE – livre 410 pages – OCTOBRE 2018
Ce 3ème volume de l’indispensable tryptique Agitation Frite est disponible sur le site web de l’éditeur Lenka Lente ou tout simplement sur Amazon. Les 2 premiers volumes, également.

 

1984/1985 : Alésia Cosmos en pleine maturation

1984/1985 : Alésia Cosmos en pleine maturation

Après la sortie du 1er album Exclusivo! au printemps 1983, suivie de quelques concerts dans l’est de la France (Strasbourg, Limersheim, Metz) et de la participation des membres à l’évènement Sous-Paradis à Strasbourg en juin de la même année, les membres du groupe se tournent résolument vers des projets consistants. Un service de vente par correspondance de k7 et de disques, une revue sonore pour les radios, des musiques téléphoniques, des musiques d’appartements et un 2ème album.

sur la pochette du coffret Aeroproducts d'Alésia Cosmos

Contrairement à la plupart des groupes underground de l’époque, A.C. s’était structuré dès le départ, dès janvier 1983, en créant l’association Planetarium. Le but était de trouver des financements publics pour ses créations et son activité. Dès 1984, les demandes de subventions publiques trouvèrent un écho favorable auprès notamment du Ministère de la Culture. Dirigé par Jack Lang, il cherchait à soutenir les radios libres écloses dès 1981 un peu partout en France.

Planeta, la revue sonore des musiques nouvelles

Ce projet radiophonique a pu ainsi exister de 84 à 86. Les programmes étaient enregistrés sur des K7. Tout un réseau de radios locales en France les diffusaient . Les reportages dans les festivals, interviews de musiciens, de compositeurs, extraits de concerts et de disques, inédits, étaient montés en modules documentaires de 15 mn chacun. Une parution de la revue Planeta comptait à chaque fois 4 séquences différentes et autonomes, prêtes à être diffusées dans les émissions de musiques nouvelles.
Au total, Planeta produisit 9h de documentaires de 84 à 86 au gré des rencontres, des concerts et festivals. Ecoutez notre réédition (2018) en podcast sur ce blog et sur les réseaux numériques :
le podcast de Planeta

Cette production radiophonique subventionnée mit sur des rails plus professionnels l’association Planetarium. Elle contribua également à renforcer le noyau dur qui portait le groupe, à savoir le trio Marie-Berthe Servier, Pascal Holtzer et Bruno de Chénerilles.

Living Room Music

C’est dans ces conditions que les nouvelles créations se sont concrétisées en 1984 dans la mise en chantier des compositions pour le 2ème album d’A.C., mais aussi sous la forme d’une série de k7 longue durée, les Living Room Music, destinées à servir de décors sonores domestiques. On peut aussi imaginer une réédition numérique de cette série musicale. Pourquoi pas en 2019 ?

Tout en développant son réseau en France et à l’étranger, le groupe avait aussi l’intention de s’implanter plus fortement en Alsace. Il y était souvent considéré par certains dans le milieu artistique et culturel, comme une bande de martiens. Certains responsables culturels avaient plus envie de les voir déguerpir ailleurs pour ne pas avoir à les soutenir (ils se reconnaitront…). Fort heureusement, tous les décideurs n’étaient pas de cet avis et des soutiens précieux permirent de continuer et de consolider ces projets.

Métissages musicaux et action culturelle

Un programme d’actions pédagogiques sur les métissages musicaux, Electroacoustique et Voix put ainsi se dérouler au Lycée Agricole d’Obernai en partenariat avec l’Association Culturelle d’Obernai : ateliers d’initiation, création musicale et concerts.

Alésia Cosmos et Planetarium défendaient déjà à cette époque une double articulation entre le local et le planétaire. Le fonctionnement en réseau de l’underground musical de l’époque donnait un cadre aux réflexions des philosophes Deleuze et Guattari sur le modèle du rhizome, ainsi qu’au concept de Village Global pressenti quelques dizaines d’années plus tôt par le sociologue Marshall McLuhan.

Un rhizome planétaire

Au fond, il s’agissait bien d’un gigantesque rhizome musical planétaire. Les premiers sillons avaient été creusés par les avant-gardes de la première moitié du XXème siècle. Puis, elles avaient été fortement récupérées, institutionnalisées, asséchées et neutralisées après la deuxième guerre mondiale. Et le sursaut de la jeunesse un peu partout dans le monde contre la guerre du Vietnam, contre le vieux monde en général, avait fait ressurgir un rhizome underground dans les années 60. Une réaction contre le rock et la pop très vite marchandisés.

Free jazz, free music, rock progressif, puis punk, musiques industrielles etc… toutes ces nébuleuses musicales plus ou moins subversives étaient donc nées dans l’ère analogique et juste avant la généralisation des médias numériques et d’internet …

Dans ce contexte, les membres d’Alésia Cosmos mirent en chantier leur 2ème album dès la fin 1983. Le premier album avait été entièrement autoproduit, mais enregistré et mixé dans des studios en Alsace et à Paris. Le très petit réseau de diffusion de Planétarium avait permis de vendre 300 exemplaires la première année. Ce résultat et les bons retours de la presse étaient encourageants. Mais le travail de prospection et de réseau avait été très lourd.

Le 2ème album : Aeroproducts

Pour le second album, ils décidèrent de l’enregistrer et de le mixer en installant un studio dans l’appartement de Bruno de Chénerilles en plein centre de Strasbourg. Encore une idée innovante et pionnière. A l’époque, les moyens analogiques, donc assez lourds, laissaient supposer que ce n’était pas possible.

Le matériel fut emprunté à droite et à gauche pour finalement réunir un studio 8 pistes complet. 2 pièces de l’appartement furent mobilisées et insonorisées. La formule permettait, pour un coût proche de zéro, de disposer du studio pendant plusieurs semaines. Donc d’avoir plus de liberté de création.

Enregistrer et mixer entièrement l’album « à la maison » était un challenge. Après avoir observé et expérimenté le travail de studio pour le premier album, mais aussi à Radio France sur plusieurs projets de création radiophonique avec d’excellents ingénieurs du son, les membres du groupe étaient prêts à le relever.

Le noyau dur du groupe prit en main la production. Il ré-invita les deux autres membres du groupe, Pierre Clavreux et Lotfi Ben Ayed sur une grande partie des titres préparés. Une plus grande place était laissée à l’improvisation, avec notamment une série d’impros totales généralement en trios différents.

Ces titres improvisés étaient générés instantanément et sans concertation préalable. Le seul cahier des charges : une durée autour de la minute et un top départ. Le processus donna naissance à plusieurs petites compositions instantanées, mais définitives et au dessin très clair. Elles figurent toutes dans l’album. On peut les prendre facilement pour des compositions plus écrites. La cohésion créative du groupe et particulièrement du noyau dur était à son sommet.

La publication

Au printemps 1984, A.C. mettait ainsi en boîte l’album complet pour le projet de LP, donc deux faces de vinyl. Et à ce stade-là, des pourparlers s’engagèrent avec plusieurs labels mieux implantés qui auraient pu publier l’album. Le label américain DYS était un temps le plus probable partenaire, mais se désista durant l’été.

C’est alors que le groupe eut l’idée de se tourner vers le label suisse Hat Hut. Bien que très orienté sur le jazz d’avant-garde, le label venait de sortir l’album Catalogue de Jac Berrocal. Avec Gilbert Artman (drums) et Jean-François Pauvros (guitare électrique) , Berrocal jouait un cocktail détonant de free-rock, très improvisé, à la fois sauvage et subtil. Alésia Cosmos était fan et se voyait très proche, une sorte de cousinage assez rapproché…

Alors après tout, le label suisse serait peut-être intéressé… La cassette envoyée éveilla immédiatement l’intérêt du label. Une semaine après, la réponse tombait. Le label proposait de sortir l’album dans la collection Hat Art. Tout comme pour l’album de Berrocal, le coffret devrait malgré tout être augmenté au moins d’un single, d’un maxi 45t, en bref d’une deuxième galette, pour pouvoir figurer dans la collection.

Le groupe se retrouva à nouveau, mais cette fois-çi au Studio Weekend à Gambsheim (Alsace), toujours sous la houlette de Guy Mas et Jean-François Issenmann. ils enregistrèrent et mixèrent rapidement 4 titres pour ce qui devait être initialement un maxi 45t. Le label proposa de faire de cet ajout la face C d’un double 33t. La 4ème, la face D serait gravée d’un sillon silencieux.

C’est ainsi qu’au début de 1985, dans la collection Hat Art, parut Aeroproducts, le deuxième album d’Alésia Cosmos. Longtemps épuisé, depuis plus de 15 ans, Aeroproducts sera réédité sous une forme augmentée et remastérisée en 2019.

Abonnez-vous pour être tenu·e au courant de la suite de l’histoire et de cette réédition.

L’album Exclusivo ! disponible aussi sur les réseaux numériques

L’album Exclusivo ! disponible aussi sur les réseaux numériques

pochette de l'album Exclusivo!Le label californien Dark Entries Records vient de rééditer le premier album d’Alésia Cosmos. Vous pouvez également écouter l’album sur tous vos réseaux numériques : Deezer, Spotify, Apple Music, Amazon Music, etc …

Vous pouvez dors et déjà commander votre exemplaire en vinyl comme il se doit pour ce LP autoproduit initialement en 1983 à Strasbourg par les membres du groupe sur leur label Planétarium www.darkentriesrecords.com

Merci de partager largement cette bonne nouvelle avec vos amis, vos contacts.

Josh Cheon a tenu à réaliser cette réédition à l’identique et en collaboration avec les membres du groupe. La musique est dans son état originel sans remix et la pochette est exactement la même.
Pourquoi changer alors que cette pépite de l’underground français a conservé toute sa fraîcheur. Rien à jeter, ni même à retoucher dans cette musique qui continue à passionner plusieurs générations de fans.
Depuis juin 2016, le pressage d’origine était épuisé et la proposition de Josh est arrivée à point nommé pour ranimer la flamme au courant de cet été.

Abonnez-vous à notre blog dans lequel nous avons commencé à vous raconter l’histoire d’Alésia Cosmos des prémisses aux derniers concerts, nous publions des extraits de presse, des archives sonores inédites, des flyers, des programmes, des images … La plongée dans les archives a déjà commencé ! Et elle continue : bientôt la suite de l’histoire du groupe.
Et ces documents sont de toute première main car ce sont les membres du groupe eux même qui vous les livrent.

N’hésitez pas à partager avec vos amis, vos contacts, à commenter les articles et à nous poser des questions.

Pour commander l’album en vynil :

A très bientôt !
Bruno de Chénerilles

Printemps 1983 : le 1er album d’Alésia Cosmos

Printemps 1983 : le 1er album d’Alésia Cosmos

La suite de l’histoire…

Cette féconde période d’expérimentations musicales en tous genres – voir l’article : les prémices 1977-1982 – se termina par la mise en chantier du premier album d’Alésia Cosmos.
Fin 82, Pascal Holtzer et moi-même Bruno de Chénerilles composaient et préparaient des maquettes dans leurs home studios respectifs.

NB : le terme n’existait pas encore, seuls quelques rares compositeurs électroacoustiques et quelques bidouilleurs de son s’aventuraient à s’équiper en matériel d’enregistrement et de mixage analogique. Quelques Revox stéréo, une mixette, quelques micros, des haut-parleurs et puis des synthés analogiques, les premières boites à rythmes, quelques effets – reverb, delay, fuzz, nos guitares électriques. Il nous avait fallu quelques années pour acquérir ces machines coûteuses.
A cette époque pas encore de logiciels informatiques et les premiers magnétophones multipistes abordables n’apparurent qu’un peu plus tard.

Mais cet équipement nous permettait déjà de composer et de maquetter chez nous. Nous avons retrouvé des traces de certaines de ces maquettes inédites enregistrées pendant les phases de composition et de répétitions avant l’enregistrement de ce premier album Exclusivo!

 

Début 83, le double projet du premier album et d’une structure associative pour le porter prenait forme. Planétarium fut créé en mars 1983 au moment même où nous formions le groupe.
Outre Pascal et moi-même, nous avions invité Marie-Berthe Servier qui avait participé très activement à Corbo Combo lors de la décennie précédente, ainsi qu’un excellent percussioniste tunisien Lotfi Ben Ayed qui brûlait de mélanger ses darboukas, bendir et cornemuse avec nos boites à rythmes. Un cinquième personnage insolite et hors norme fermait la marche : Pierre Clavreux, un faux ex-barde breton déjanté qui revenait du Japon où il avait tapé sur les gros tambours du groupe Kodō dans l’île de Sado.

En février ou en mars, nous enregistrions l’album au studio Week End à Gambsheim au nord de Strasbourg. Un petit studio flambant neuf avec un 8 pistes TEAC, une console de mixage professionnelle, quelques bons micros et quelques effets analogiques. Le studio était tenu par Guy Mas et Jean-François Issemann qui ont assuré toutes les prises de son pendant une bonne semaine, ce qui est très court pour un album entier.

Le projet avait mûri pendant plusieurs années, l’album était très bien préparé, les membres du groupe étaient inspirés et la musique très minimaliste reposait sur un métissage entre électro, rock, musiques traditionnelles, compo et impro. Chacun y apportait son feeling particulier et la sauce avait pris immédiatement pendant les répétitions qui précédaient.

Nous avions décidé de confier le mixage à une autre personne afin d’avoir un regard extérieur sur notre musique. Nous avions rencontré Michel Risse, ex-batteur du groupe Herbe Rouge, compositeur électroacoustique qui allait faire carrière ensuite avec sa fameuse compagnie Décor Sonore. Michel participait à Sous-Paradis et il était en charge d’en produire l’album auquel tous les membres d’Alésia Cosmos avaient contribué individuellement.

Rendez-vous fut pris avec Michel pour mixer l’album au studio Anagram à Paris. Pascal et moi-même empruntèrent une vieille voiture à Jack Nietzsche (contrebassiste du duo Alesia Cosmos furi show). Je crois me souvenir d’une Ami 8 Citroën dont le moteur partit en fumée sur l’autoroute de l’Est en descendant à toute blinde la côte de Verdun.
Nos bandes sous le bras, Pascal et moi-même nous avons rejoint le studio Anagram en train, puis en métro et nous avons passé toute la nuit à mixer l’album avec Michel Risse.

Le lancement de l’album eut lieu à la mi-avril avec les 3 premiers concerts au café-théatre de l’Ange d’Or à Strasbourg.

Les concerts

La presse

REEDITION EN SEPTEMBRE 2017 !

Exclusivo ! a été réédité en vinyl dans sa pochette originale.

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RÉÉDITION EN VINYL D’EXCLUSIVO ! septembre 2017

RÉÉDITION EN VINYL D’EXCLUSIVO ! septembre 2017

Le label californien Dark Entries Records est en train préparer la réédition du premier album d’Alésia Cosmos. Une réédition en vinyl comme il se doit pour ce LP autoproduit initialement en 1983 à Strasbourg par les membres du groupe sur leur label Planétarium.

Josh Cheon a tenu à réaliser cette réédition à l’identique et en collaboration avec les membres du groupe. La musique est dans son état originel sans remix et la pochette est exactement la même.

Pourquoi changer alors que cette pépite de l’underground français a conservé toute sa fraîcheur. Rien à jeter, ni même à retoucher dans cette musique qui continue à passionner plusieurs générations de fans.

Depuis juin 2016, le pressage d’origine était épuisé et la proposition de Josh est arrivée à point nommé pour ranimer la flamme au courant de cet été.

Nous en profitons pour démarrer ce blog dans lequel nous vous raconterons petit à petit l’histoire d’Alésia Cosmos des prémisses aux derniers concerts, nous publierons des extraits de presse, des archives sonores inédites, des flyers, des programmes, des images
La plongée dans les archives a déjà commencé !

Et tous ces documents seront de toute première main car ce sont les membres du groupe eux même qui vous les livreront.
N’hésitez pas à commenter les articles et à nous poser des questions.

A très bientôt !

Bruno de Chénerilles